Les dirigeants de l’entreprise peuvent-ils bénéficier de l’intéressement ?
La réponse dépend de l’effectif de la société.
- Si elle compte au maximum 250 salariés, tous les acteurs peuvent en bénéficier.
- Si elle plus de 250 salariés, seuls les titulaires d’un contrat de travail en bénéficieront.
Intéressement : un dispositif facultatif, bénéficiant à tous les salariés.
Le dispositif d’intéressement est facultatif, contrairement au mécanisme de la Participation qui répond à des exigences strictes.
Il a pour objet d’associer collectivement les salariés aux résultats ou aux performances de l’entreprise (Article L.3312-1 du Code du travail).
Si un employeur décide de mettre en place un intéressement, celui bénéficiera donc à l’ensemble des salariés de l’entreprise.
La seule limite peut être une condition d’ancienneté minimale que fixerait l’employeur, cette ancienneté ne pouvant pas excéder 3 mois.
Les dirigeants ont-ils droit à l’intéressement ?
Dès lors que les salariés peuvent tous prétendre à l’allocation d’une part de l’intéressement (fonction des résultats de l’entreprise), ils peuvent aussi s’interroger sur les modalités de distribution de cet argent, et notamment sur la légitimité d’un versement à des dirigeants de l’entreprise, ou à des mandataires sociaux.
En dépendra le montant final qui leur sera versé.
La Cour de cassation est récemment venue rappeler que l’intéressement va bénéficier à tous les acteurs de l’entreprise. Elle précise qu’il ne doit pas y avoir de distinction entre ceux qui détiennent un mandat social, ou non ; ou entre ceux qui ont la qualité de dirigeant, ou non.
Mais elle rappelle la condition sine qua non de ce bénéfice : les représentants de la société doivent être titulaires d’un contrat de travail (Cass. Soc. 31 janvier 2018, n°16-20931).
Exception pour certaines entreprises.
Attention toutefois, les entreprises comptant entre 1 et 250 salariés connaissent un régime différent.
Peuvent bénéficier du dispositif d’intéressement sans nécessairement être titulaire d’un contrat de travail :
- le chef d’entreprise ;
- les présidents, directeurs généraux, gérants ou membres du directoire ;
- le conjoint du chef d’entreprise s’il a le statut de conjoint collaborateur ou de conjoint associé.
La seule exception est le cas de l’entreprise unipersonnelle dont le seul salarié serait aussi dirigeant : dans cette hypothèse il ne pourra pas instaurer d’intéressement.